Bandhavgarh

Bandhavgarh

Bandhavgarh National Park, Au royaume du tigre

Au cÅ“ur du Madhya Pradesh, la petite bourgade de Tala vit au rythme des aller-retours quotidiens des « Maruti », les petits 4×4 indiens qui sillonnent les innombrables pistes de la zone centrale de Bandhavgarh. Deux heures d’avion et 4h de voiture sont nécessaires pour rejoindre ce sanctuaire sauvage depuis Delhi. Avec une population estimée à près de 70 tigres, qui peuvent aller et venir à leur guise en fonction des répartitions de territoires, ce parc national serait ni plus ni moins que la plus grande concentration de tigres du Bengale au monde.

Fondé dans les années 60 sur les bases de l’ancien domaine du Maharadjah de Rewa, le parc a débuté modestement. Il faut dire que l’enjeu de l’époque était avant tout de stopper au mieux le braconnage et de reconstituer une population de félins largement décimée par les chasses royales et coloniales. Au fil des années, la surface du parc a été multipliée par 10, pour atteindre 1 500 km2 repartis sur 4 zones.

La légende veut que ce soit à Bandhavgarh que l’on ait officiellement trouvé le premier tigre blanc, dans les années 50 ; toujours est-il que Mohan, seul rescapé de sa portée, fut recueilli par les hommes. Il est à l’origine de tous les tigres blancs aujourd’hui visibles en captivité.

Mais les tigres ne sont pas les seules richesses de Bandhavgarh ; pas moins de 37 espèces de mammifères (dont une population de léopards) et près de 300 espèces d’oiseaux y sont répertoriés, sans compter nombre de papillons et de reptiles. A noter la réintroduction en 2011 des gaurs, ces bisons indiens de plus en plus rares, qui avaient complètement déserté le parc. Les troupeaux sont suivis par colliers émetteurs.

Une véritable chasse au trésor qui conduit nombre de véhicules à revenir bredouille après avoir attendu des heures au bord des chemins ; tout du moins concernant le tigre. Le roi des Indes est bien plus compliqué à trouver et photographier que les fauves africains. Pas de grandes savanes dégagées ou le regard porte sur des kilomètres, ni de grands mouvements de troupeaux en fuite face à une attaque de lionnes. Ici le couvert forestier est omniprésent et le tigre est un solitaire redoutablement silencieux. Sa robe le confond complètement avec son environnement et il est tout à fait possible de passer à ses cotés sans le voir.
Extrait :
Fabrice M
Fabrice M
photographe - auteur - artiste contemporain
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