Flamboyante PETRA

Flamboyante PETRA

Petra, le vaisseau de pierre
Les gigantesques falaises rouges et les vastes sanctuaires de la cité perdue n’ont rien en commun avec la civilisation moderne telle que nous la connaissons. L’une des plus grandes merveilles jamais érigées par l’Homme et la Nature, Pétra est un véritable joyau qui mérite d’être redécouvert.

A la fois creusée et sculptée dans la roche des montagnes de Jordanie, la cité de Petra se situe entre la mer Rouge et la mer Morte. Elle fut habitée dès la préhistoire et acquit toute son importance au moment de l’Antiquité, jouant un rôle prépondérant au niveau commercial. Carrefour voyant passer les soies de Chine, les épices de l’Inde, ainsi que l’encens d’Arabie, elle est dotée d’un système hydraulique très sophistiqué qui lui a permis d’être habitée malgré l’environnement désertique. Elle témoigne également d’une civilisation qui mêlait très étroitement l’architecture grecque aux traditions plus orientales.

Petra a été bâtie au 6ème siècle avant J.-C. par les nabatéens : encerclée de collines de grès, elle s’est trouvée ainsi à l’abri des envahisseurs. En dépit des tentatives du roi séleucide Antigone, de l’empereur romain Pompée et du roi Hérode le Grand pour soumettre Pétra au contrôle de leur empire, la cité resta sous la domination des Nabatéens jusqu’en l’an 100 ap. J.-C. avant de tomber aux mains des Romains. Affaiblie par des tremblements de terre, la cité déclina ensuite, jusqu’à l’arrivée des Croisés au 12ème siècle avant d’être à nouveau abandonnée et redécouverte par un explorateur suisse au 19ème. Souvent décrite comme la huitième merveille du monde, Pétra est sans conteste le plus précieux fleuron de la Jordanie et son site touristique le plus fréquenté.

Pour pénétrer dans la cité, le promeneur emprunte le « siq », une gorge étroite de plus d’un kilomètre de long, délimitée de part et d’autre par d’abruptes falaises qui s’élèvent à plus de 80 mètres. Le siq offre à lui seul une expérience unique : des couleurs étonnantes se succèdent sur ses formations rocheuses jusqu’à l’extrémité du défilé où surgit Al-Khazneh (« le Trésor »). Cette imposante façade rose de 30 m de large et 43 m de haut, taillée à même le roc fut le tombeau d’un roi nabatéen ; elle a été taillée au début du 1er siècle et témoigne du génie des nabatéens pour la construction.
Ce Trésor n’est portant que l’un des nombreux joyaux qui composent le site. La cité regroupe des centaines de tombeaux savamment creusés dans la roche. Contrairement aux habitations, dont la plupart ont été détruites par des séismes, les tombeaux ont été construits pour traverser les âges. Il en reste près de 500, tous vides, mais néanmoins envoûtants par l’atmosphère mystérieuse qui se dégage de leurs ouvertures sombres. Pétra renferme également un imposant théâtre de style Romain de 3 000 places. La cité, qui abrite obélisques, temples, autels sacrificiels et rues à colonnades, est dominée par le majestueux monastère Ad-Deir auquel on accède par un escalier de 800 marches taillées dans la falaise…

 

Fabrice M
Fabrice M
photographe - auteur - artiste contemporain
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